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Des tentacules robotisés pour les chirurgies délicates

Rédigé par , le 24 June 2015 à 11h28

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Tentacules saisissant une fourmi - Crédit Jaeyoun Jay Kim - Iowa State University

Tentacules saisissant une fourmi - Crédit Jaeyoun Jay Kim - Iowa State University

Ceci est une révolution. Non, nous ne parlons d’une nouvelle technologie Apple mais d’une toute autre sorte de révolution. C’est la chirurgie elle-même qui rentre dans une nouvelle ère : l’ère où la robotique médicalisée ne sera plus faite de mains de fer ou d’acier mais de tentacules souples et gazeux. 

Des tentacules doux et souples pour les chirurgies délicates

Pour les chirurgies délicates, la plupart des médecins se font seconder par des robots aux mains d’acier et de fer. On évite ainsi tous les tremblements et on facilite les manipulations délicates. Pourtant, cette méthode n’est pas la plus efficace et elle pourrait d’ailleurs être très vite remplacée par une innovation décrite dans la revue Scientific Reports. Cette révolution : des tentacules doux et souples inspirés de ceux des invertébrés qui sont capables de manipuler des objets très fragiles et très petits avec une grande précision.

« La plupart des robots utilisent deux doigts pour saisir les objets en les pressant. Nos tentacules les enveloppent et autorisent une manipulation plus douce » explique Jaeyoun Jay Kim de l’Université de l’Iowa (États-Unis).

Des tentacules chirurgicaux d’une précision minutieuse

À la manière de ceux des invertébrés, les tentacules chirurgicaux constituent des appendices idéals pour saisir et manipuler des objets fragiles. Il a été malgré tout difficile pour les scientifiques de créer des tentacules à très petite échelle sans perdre de précision. Ils ont donc utilisé des microtubes de 8 mm de long et de 0.025 cm d’épaisseur en PDMS, un élastomère transparent. Les minuscules tubes sont capables de se contracter et de s’enrouler en spirale sur commande grâce à un système de pompe d’air à l’intérieur du tube.

Ces tentacules ont été testés au laboratoire Ames sur des œufs de capelan (un poisson situé en Arctique et dans l’Atlantique Nord). Ces derniers sont très fragiles, ils se déforment facilement lorsqu’ils sont manipulés à la pince. Les tentacules quant à eux, ont réussi à les soulever sans les déformer ni les briser.

Tentacule chirurgical saisissant un oeuf de capelan. Crédit : Jaeyoun Kay Kim - Iowa State University

Les chercheurs ont également utilisé leur innovation pour soulever et maintenir en l’air une fourmi d’environ 400 micromètres sans porter atteinte à ses organes ou à sa cuticule. « Notre tentacule est doux, sûr et très fin » conclut Jaeyoun Jay Kim.

Idéal pour les opérations vasculaires

Selon Jaeyoun Jay Kim, ces tentacules souples sont parfaitement adaptés à la microchirurgie. Ils peuvent atteindre la zone à opérer sans abîmer les tissus voisins et en préservant le système vasculaire. Cette innovation pourrait permettre aux chirurgiens d’opérer en passant par les veines ou les artères avec beaucoup de facilité et traiter ainsi certains types d’anévrismes.

Jaeyoun Kim résume son innovation simplement : « Il y a la microrobotique, où les gens veulent construire des robots de plus en plus petits. Il y a la robotique gazeuse où les gens ne veulent pas faire des robots en fer et en acier. Ce projet est un chevauchement de ces deux domaines. »

Cette nouvelle méthode devrait donc faire rapidement son entrée dans le monde de la chirurgie. L’évolution médicale n’a pas fini de nous étonner…

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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