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Pollution au chlordécone, audition de quatre ministres

Rédigé par , le 14 October 2019 à 11h51

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La pollution actuelle de chlordécone dans les Antilles françaises est liée à son utilisation entre 1973 et 1993.

La pollution actuelle de chlordécone dans les Antilles françaises est liée à son utilisation entre 1973 et 1993.

Le chlordécone est un pesticide cancérigène interdit d’utilisation depuis 1993. En dépit de sa toxicité pour la santé humaine, cette substance a été pulvérisée durant une vingtaine d’années dans les bananeraies des Antilles françaises et reste encore très présente dans toutes les zones contaminées, un véritable désastre sanitaire et environnemental.

Une commission d’enquête pour évaluer l’impact du chlordécone

L’utilisation du chlordécone dans les Antilles françaises a été largement répandue entre 1973 et 1993. Pourtant, ce pesticide toxique n’a fait l’objet d’alerte sanitaire en France qu’en octobre 1999. A l’époque, une campagne de la Direction de la santé et du développement social a constaté une pollution massive de l’eau par du chlordécone. Avant les années 1990, les analyses techniques n’étaient pas suffisamment pointues.

A la découverte de cette pollution massive, des études plus approfondies ont été réalisées pour déterminer les risques associés. Puis, trois plans nationaux ont été mis en place avec des plans d’action locaux et des mesures règlementaires. L’objectif premier était de réduire l’exposition de la population. Malgré tout, ce pesticide demeure présent au quotidien.

Un des problèmes majeurs avec le chlordécone est sa persistance. En effet, pour éliminer trois kilos de ce pesticide épandus sur un champ d’un hectare, il faut compter dans les 700 ans. En d’autres termes, la quasi-totalité de la population des Antilles françaises est toujours exposée. Environ 800 000 personnes consomment de l’eau et des aliments contaminés.

Des risques pour la santé à déterminer en cas d’exposition chronique

La toxicité du chlordécone est connue de longue date. Bien avant 1993, son interdiction dans l’Hexagone, un accident industriel survenu aux Etats-Unis en 1975 a causé chez une trentaine d’ouvriers des troubles neurologiques, ainsi que des atteintes testiculaires et hépatiques. Cela a engendré l’arrêt définitif de son utilisation dans le monde. Malheureusement, le pesticide est réapparu en 1981 sous une nouvelle formulation.

D’après les estimations, 6 000 tonnes de chlordécone ont été utilisées dans les bananeraies de la Guadeloupe et de la Martinique entre 1981 et 1993. Les données actuelles montrent qu’une exposition prolongée à ce pesticide est associée à un risque élevé de naissance prématurée. De même, il accroît significativement le risque de cancer de prostate.

A partir de ce lundi 14 octobre, la commission d’enquête parlementaire va auditionner quatre ministres pour identifier les responsabilités publiques et privées du désastre chlordécone. Ses travaux doivent également permettre de définir les modalités d’indemnisation des préjudices subis par la population sur les deux territoires. Ce pesticide a été autorisé jusqu’en 1993 grâce à une dérogation gouvernementale.

Pour en savoir plus : Auditions en ligne

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