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Linky et électrosensibilité : le corps médical prend la parole

Rédigé par , le 13 December 2017 à 11h00

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Les individus se qualifiant d’« électrosensibles » ont longtemps argué du danger des ondes électromagnétiques. Ces derniers mois, les compteurs nouvelle génération « Linky » sont devenus malgré eux le catalyseur de cette fronde « anti-ondes ». Jusque là silencieuse, la communauté médicale a décidé de prendre la parole et dénonce des affabulations et approximations ainsi qu’un discours alarmiste de la part des frondeurs. 

Dans un article publié le 2 décembre dernier dans le journal international de médecine (JIM), un groupe de médecins a décidé de donner un coup d’arrêt à la controverse qui entoure l’électrosensibilité. Les docteurs Thierry Sarrazin, Martine Souques, Leena Korpinen et Jacques Lambrozo y battent en brèche l’idée que certains individus souffriraient d’intolérance ou d’hyper sensitivité aux champs électromagnétiques — une maladie souvent qualifiée d’« imaginaire » par la communauté médicale. « Il n’y a pas de données suggérant que l’exposition à ces courants transitoires haute-fréquence puisse affecter la santé », précise l’article.

En effet, aucun des essais cliniques réalisés par le passé n’a pu mettre en évidence le lien de causalité entre une exposition à des ondes électromagnétiques et les maux décrits par les patients. Par ailleurs, pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « il existe certains éléments indiquant que ces symptômes peuvent être dus à des maladies psychiatriques préexistantes, ainsi qu’à des réactions de stress résultant de la crainte inspirée par les éventuels effets sur la santé des CEM (champs électromagnétiques), plutôt que de l’exposition aux CEM elle-même ». L’Académie de médecine rappelle de son côté que « l’innocuité des ondes de radiofréquence dans les conditions réglementaires de leur utilisation est reconnue par la communauté scientifique ».

« Deux [des auteurs], Martine Souques et Jacques Lambrozo travaillent pour EDF, mais disons tout de suite que le JIM n’a reçu aucun financement de cette entreprise pour publier cet article, qui nous semble participer à une entreprise de démystification nécessaire », explique le papier. Et pour cause, Enedis — filiale d’EDF — est au cœur d’une polémique liée à l’électrosensibilité : son nouveau compteur électrique communicant dénommé « Linky » fait l’objet d’une campagne à charge menée par des associations d’électrosensibles, qui voient dans la technologie de courants porteurs en ligne (CPL) qu’utilisent ces compteurs un risque pour leur santé. Mais n’en déplaise aux « électrosensibles », la communauté scientifique entend bien rétablir la vérité autour du compteur.

Linky, un compteur de plus en plus soutenu

Ainsi, la prétendue nocivité supposée des compteurs électriques « Linky » est contredite par un nombre croissant d’études : on compte aujourd’hui plus de 300 articles scientifiques concluant à l’absence « d’effet sanitaire avéré chez l’homme ». Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, ancien contradicteur d’Enedis, est d’ailleurs revenu sur ses positions, estimant, le 1er décembre dernier sur France Inter, que le compteur Linky ne représente « aucun danger ». « Moi j’ai fait partie, comme chaque citoyen, de ceux qui s’interrogeaient sur le côté un peu intrusif, sur les éventuels effets [du compteur]. J’ai été rassuré […] je fais confiance là pour le coup à mon agence », a-t-il expliqué.

Début décembre, c’est la justice qui — à son tour — s’est exprimée en faveur de Linky. Ainsi, le tribunal administratif de Montreuil a condamné le 7 décembre la décision du maire de Saint Denis de s’opposer à l’installation des compteurs dans sa commune. L’élu - pour justifier son moratoire - avançait « un trouble localisé à l’ordre public ». Mais pour les juges, ce trouble « n’est pas caractérisé » et « la commune a excédé son appréciation en interdisant Linky ». L’arrêt rendu est sans appel : « la commune de Saint Denis ne s’appuie sur aucune étude scientifique ou aucun élément local permettant de mettre en évidence un risque particulier pour la population »… La science semble — enfin — reprendre ses droits.

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