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Amandes d’abricot et risque d’intoxication au cyanure

Rédigé par , le 02 August 2018 à 12h08

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L'amande du noyau d'abricot peut entraîner une intoxication au cyanure si elle est consommée en grande quantité.

L'amande du noyau d'abricot peut entraîner une intoxication au cyanure si elle est consommée en grande quantité.

De nombreux sites de commerce en ligne vendent des amandes de noyaux d’abricot et vantent leurs vertus anticancéreuses. Si elles sont bien comestibles, une consommation à forte dose est susceptible de provoquer une intoxication au cyanure, une molécule toxique pour l’organisme. L’Agence de sécurité sanitaire tire la sonnette d’alarme.

Des propriétés anticancéreuses non prouvées scientifiquement

Les amandes de noyaux d’abricot sont largement répandues dans l’alimentation quotidienne. Elles sont présentes dans les confitures, consommées à l’heure du goûter ou encore prises en tant que complément alimentaire. Des réseaux de commerçants bios font leur promotion pour leurs propriétés anticancéreuses. De plus, elles permettraient de lutter contre le stress oxydatif et de renforcer le système immunitaire.

Pourtant, il n’existe à ce jour aucune étude scientifique sérieuse qui a démontré ces soi-disant bienfaits des amandes de noyaux d’abricot. Par contre, elles contiennent de l’amygdaline dont la toxicité est déjà établie. En consommer en quantité élevée expose à un risque d’intoxication au cyanure. Cet aspect est tout bonnement occulté par les sites de commerce en ligne.

Substance naturelle, l’amygdaline est présente dans les amandes de noyaux des fruits comme l’abricot, la prune et la cerise. Lors de la digestion, cette molécule est transformée par l’enzyme béta-glucosidase, puis libère du cyanure dans l’organisme. Or, le cyanure entraine la suffocation des cellules. Une dose entre 05 et 3,5 mg par kilo peut être mortelle.

Une efficacité contre les cancers fondée sur des théories réfutées

Les réseaux de commerçants bios qui promeuvent l’efficacité contre les cancers des amandes de noyaux d’abricot fondent leurs arguments sur deux théories déjà réfutées par les experts en oncologie. La première assimile les cancers à des maladies métaboliques dues à des carences en vitamines, en particulier la vitamine B17, ancienne appellation de l’amygdaline. En réalité, l’amygdaline n’est même pas une vitamine.

La deuxième repose sur la sensibilité des cellules tumorales. Les cellules saines possèderaient plus de rhodanase et moins de béta-glucosidase. Inversement, les cellules cancéreuses auraient des teneurs plus élevée en béta-glucosidase et plus basse en rhodanase. Ces dernières seraient ainsi capables de convertir plus d’amygdaline en cyanure, ce qui engendrerait un effet sélectif de la toxicité de l’amygdaline.

Plusieurs études réfutent ces deux théories. Une étude américaine a testé l’amygdaline sur 175 patients cancéreux dans les années 1980. 90% d’entre eux ont succombé dans les 4,8 mois, un délai identique à celui des malades non traités. Par ailleurs, les concentrations en rhodanase et béta-glucosidase des cellules saines et tumorales ne présentent aucune différence significative.

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La Rédaction

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