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L’auto-harcèlement numérique chez les adolescents

Rédigé par , le 27 November 2017 à 12h24

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L'auto-harcèlement, une nouvelle forme de détresse des adolescents.

L'auto-harcèlement, une nouvelle forme de détresse des adolescents.

Aussi appelé auto cyber-persécution, le phénomène d’auto-harcèlement numérique gagne en ampleur chez les adolescents en détresse psychologique. Il s’agit du comportement par lequel ils sont à la fois victimes et leurs propres bourreaux sur le web. Une étude américaine a révélé que cette automutilation 2.0 est plus fréquente qu'on ne pourrait le penser.

Des commentaires anonymes malveillants sur eux-mêmes

En août 2013, le monde entier s’est ému de la disparition d’une jeune britannique de 14 ans, Hannah Smith. Elle s’est suicidée après avoir été victime de harcèlement sur internet pendant plusieurs semaines. L’enquête policière a démontré que l’adolescente s’est auto-harcelée sur le réseau social. Elle a régulièrement posté des questions et s’est répondue avec de plus en plus de virulence.

Pour mieux comprendre l’auto-harcèlement numérique, Justin W. Patchin de l’Université du Wisconsin-Eau Claire et Sameer Hinduja de l’Université Florida Atlantic ont mené une étude sur 5 593 élèves américains entre 12 et 17 ans. Ainsi, 6% des enquêtés ont affirmé avoir déjà fait anonymement des publications et/ou des commentaires malveillants sur eux-mêmes. Près de 14% d’entre eux le font régulièrement.

Les résultats de l’étude ont montré que les garçons sont plus concernés par ce comportement que les filles. Pour eux, l’auto-harcèlement numérique constitue juste une mauvaise blague, à la limite un moyen d’attirer l’attention de leur entourage. Chez les adolescentes, l’auto cyber-persécution cache souvent par contre une réelle souffrance psychologique avec une tendance suicidaire.

De la détresse et un appel à l’aide de la part des adolescents

Afin de connaître les véritables motivations des adolescents à s’adonner à cette auto cyber-persécution, les chercheurs américains ont eu recours à des questions ouvertes. Les raisons couramment évoquées sont la haine de soi, la dépression, l’envie de suicide et la recherche d’attention. En général, ils attendent des réponses à cette autocritique. L’automutilation 2.0, comme l’automutilation physique, constitue ainsi un appel à l’aide.

Par ailleurs, l’étude publiée dans la revue Journal of Adolescent Health a montré que l’âge ne constitue pas un facteur de risque. Toutefois, l’orientation sexuelle semble en faire partie. En effet, les risques d’avoir ce comportement seraient triplés chez les adolescents se définissant comme homosexuels. De même, les jeunes consommateurs de drogues sont plus exposés à ce comportement.

Pour les deux chercheurs, l’auto-harcèlement numérique traduit un besoin profond de support, aussi bien social que clinique. Comme le problème est récent, il requiert une attention scolaire supplémentaire. Des études plus approfondies sur les motivations sont également nécessaires. Cela permettrait de corréler l’automutilation digitale, l’automutilation physique et la tendance suicidaire pour mieux les prévenir. 

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