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Expérience de Milgram, plutôt torturer que désobéir

Rédigé par , le 24 March 2017 à 12h03

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Sommes-nous enchaînés à notre devoir d'obéissance?

Sommes-nous enchaînés à notre devoir d'obéissance?

En psychologie sociale moderne, l’expérience de Milgram est manifestement l’expérience la plus connue mais également la plus troublante. Réalisée par le psychologue Stanley Milgram en 1961, elle met en exergue la propension de l’homme à obéir à une autorité jugée légitime, allant jusqu’à infliger d’atroces souffrances à une victime innocente. 

Une cinquantaine d’années plus tard, toujours d’actualité

Hanté par les atrocités commises à l’encontre des Juifs lors de la Seconde guerre mondiale, Stanley Milgram a voulu expérimenter le degré d’obéissance de l’être humain, même face à une autorité destructrice. Le psychologue était convaincu qu’une politique aussi inhumaine n’aurait été mise en œuvre à grande échelle que s’il n’existait autant de sujets pour exécuter les ordres sans discuter.

Plus d’un demi-siècle plus tard, ses conclusions semblent être confirmées. Des chercheurs de l’Université de Varsovie ont reproduit fidèlement l’expérience de Milgram sur 80 personnes. Le constat est édifiant. 72 participants ont administré une décharge fictive de 450 volts à leur victime, soit 90% contre 65% pour Stanley Milgram pour la même expérience.

En réalité, l’objectif de l’expérience de Milgram est d’évaluer l’obéissance de l’être humain confronté à des ordres contraires à la morale. Des variantes de celle-ci ont révélé que, sous la pression d’une autorité, la majorité des participants exécutent les ordres même s’ils sont libres d’arrêter l’expérience à tout moment et au courant des effets néfastes des chocs électriques sur la santé.

L’obéissance, une norme sociale universelle et importante

La soumission à une autorité est un des fondements de la société. Cependant, si l’homme est un être social, il est aussi doté d’une certaine autonomie. L’expérience de Milgram a pourtant démontré que face à une autorité, l’être humain obéit et délègue sa responsabilité. Il perd son autonomie et devient simple exécutant d’une volonté étrangère. Il pense être déresponsabilisé de son acte en agissant ainsi.

Cette attribution de la responsabilité à une figure d’autorité a été vérifiée à plusieurs reprises. Des variantes de l’expérience de Milgram ont en effet permis d’observer que les participants sont moins obéissants dès lors que leur responsabilité est accrue. De même, quand ils ne sont plus contraints, 80% refusent d’envoyer des décharges au-delà de 120 volts.

D’après une étude jordanienne datant de 1977, l’obéissance à une autorité prend racine dès la plus tendre enfance. La même expérience menée auprès de 192 enfants âgés entre 6 et 16 ans a produit des résultats semblables à ceux des adultes avec un taux de soumission de 94% chez les 10 à 12 ans. 

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