La MDMA pour soigner le stress post-traumatique

Plus connue sous le nom d’ecstasy, la MDMA est en passe de devenir un médicament contre le stress post-traumatique aux Etats-Unis. La Food and Drug Administration l’a qualifiée de traitement révolutionnaire. Associée à la psychothérapie, cette drogue accroîtrait les chances de guérison des patients grâce à ses propriétés psychédéliques. 

L’autorisation de mise sur le marché pour bientôt

Caractérisé par le développement de symptômes spécifiques, le stress post-traumatique est un état qui survient après une exposition à des événements potentiellement traumatisants dans un contexte de mort, de menaces de mort, de blessures graves, d’agression sexuelle ou de sévices physiques. Les anciens combattants, les accidentés de la route et les victimes de viol et d’abus sexuels sont les plus exposés.

La MDMA aurait la capacité de soigner le traumatisme ou du moins, d’atténuer les crises. Tel est le résultat d’une étude sérieuse financée par la MAPS ou Multidisciplinary Association for Pyschedelic Studies. Associant psychothérapie et 3,4-methylenedioxymethamphetamine, cette étude vient de recevoir l’autorisation pour passer en essai clinique de phase III, l’ultime étape avant la commercialisation.

Ce traitement comprend des sessions de psychothérapie sous MDMA. Les résultats de phase II ont révélé que cette drogue aide les patients souffrant de stress post-traumatique à assimiler leurs peurs sans les éviter tant émotionnellement que physiquement. Sur les 107 participants à l’étude, 67% n’ont plus présenté de troubles douze mois après avoir bénéficié de ce traitement innovant.

Le propranolol aussi à l’essai dans 14 CHU français

En France, le Pr Bruno Millet et le Pr Alain Brunet mènent également un traitement basé sur le même principe dans 14 centres hospitaliers. Ils testent les effets du propranolol pour tenter d’atténuer la charge émotionnelle des souvenirs d’un événement traumatique. De la classe des bêta-bloquants, cet antihypertenseur est prescrit pour soigner la migraine, l’hypertension et les problèmes cardiaques.

Ce traitement à base de propranolol se déroule en deux étapes. La première consiste pour les patients à rédiger un compte-rendu de l’événement traumatique et leurs ressentis. Ensuite, ils bénéficient de six séances de psychothérapie. Une heure avant chaque séance, ils prennent du propranolol. Les résultats sont convaincants par rapport à la psychothérapie uniquement ou au traitement classique avec des antidépresseurs.

Le propranolol, dont l’action bloque les récepteurs d’adrénaline et de noradrénaline au niveau des amygdales cérébrales, inhibe le processus de reconsolidation des souvenirs traumatisants. Leur passage de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme est bloqué. Ainsi, ces souvenirs deviennent de moins en moins émotionnels et n’arrivent plus à se fixer.