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Les risques des médicaments aromatisés

Rédigé par , le 19 August 2016 à 12h05

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On peut craindre que les arômes de certains médicaments sans ordonnance incite à une surconsommation.

On peut craindre que les arômes de certains médicaments sans ordonnance incite à une surconsommation.

La pratique de l’automédication à outrance et la vente de médicaments sans ordonnance font l’objet de nombreuses mises en garde. Malheureusement, l’intérêt des consommateurs pour ces derniers s’est encore accru avec les médicaments aromatisés. Michèle Delaunay, députée de la Gironde, a alerté le ministère de la santé sur ce phénomène.

Une banalisation progressive des médicaments

Dans l’industrie pharmaceutique, donner du goût à des médicaments n’est pas une nouveauté. Cela a pour objectif de faciliter leur prise, en particulier chez les enfants en bas âge. Leur goût chimique et amer ne donne pas envie de les avaler, même chez les adultes. Toutefois, Michèle Delaunay voit en cette pratique une tentative de séduire les consommateurs en dehors du seul effet thérapeutique.
L’élue socialiste craint à terme une banalisation des médicaments. Avec ce procédé marketing et le développement de spécialités sans ordonnance, les industriels du médicament risquent de faire des médicaments de simples produits de consommation avec des goûts et des arômes à la carte. A dose élevée, ceux-ci peuvent pourtant être toxiques pour le foie.
La pratique n’inquiète pas que les politiques. Isabelle Adenot, Présidente de l’Ordre national des pharmaciens, dénonce une dérive marketing des laboratoires pharmaceutiques. Selon elle, les médicaments doivent rester des médicaments même si elle trouve pertinent de leur donner bon goût. De plus, ces saveurs ont un coût qui est imputé sur le prix de vente. (173 mots)

Un encadrement et des réglementations plus stricts

Michèle Delaunay, également cancérologue, est parfaitement au fait des conséquences graves d’une surconsommation de médicaments. Or, la possible banalisation du médicament avec les médicaments aromatisés va conduire inévitablement à des excès, surtout chez les jeunes. Elle prévoit ainsi de déposer des amendements d’appel dans le cadre de son rapport sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Par ailleurs, Michèle Delaunay juge aberrant que les médicaments aromatisés sont l’objet de grandes affiches publicitaires dans les lieux publics tels que les métros parisiens. Son objectif est de mieux encadrer ce procédé marketing avec une réglementation plus stricte. Elle a aussi demandé aux industriels du médicament l’arrêt du développement de ces types de produits.
De son côté, l’industrie pharmaceutique se défend d’une telle dérive. La déléguée générale de l’Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable ou AFIPA, Daphné Lecomte-Somaggio, rappelle que les médicaments aromatisés sont contrôlés par l’Agence nationale de sécurité du médicament. Stéphane Simon, pharmacien responsable à Ipsen, ajoute que les arômes ne constituent pas un argument de vente.

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La Rédaction

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