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Codéine, à nouveau sur ordonnance

Rédigé par , le 11 July 2017 à 11h55

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La codéine est un opiacé présent naturellement dans le pavot somnifère

La codéine est un opiacé présent naturellement dans le pavot somnifère

La codéine est un médicament appartenant à la classe des analgésiques narcotiques. Prescrite afin de soulager la douleur légère à modérée, elle inhibe les signaux de la douleur envoyés par le cerveau vers les diverses parties du corps. A l’heure actuelle, elle est en vente en pharmacie sans ordonnance médicale. 

Molécule antidouleur détournée en drogue

Depuis le début de l’année 2017, cinq adolescents gravement intoxiqués à la codéine ont été admis à l’hôpital en France. Deux d’entre eux sont morts. Détourné de son utilisation initiale par les pré-adolescents et adolescents, ce médicament antidouleur est en effet utilisé à des fins récréatives. Ils mélangent ainsi des sirops codéinés avec du soda pour obtenir une mixture dite purple drank.

Apparue aux Etats-Unis dans les années 1990, cette drogue a été popularisée par des rappeurs américains célèbres dans les années 2000. Dans l’Hexagone, l’intérêt des adolescents pour le purple drank a débuté vers 2013. Près de 50% des consommateurs sont âgés de moins de 16 ans, des jeunes sans histoires dans la majorité des cas.

Cette pratique est en plein développement. Le purple drank procure à ses consommateurs une euphorie « confortable ». Ils se sentent ainsi beaucoup moins défoncés car les effets semblent moins violents que ceux de l’ivresse provoquée par l’alcool. Pourtant, cette pratique n’est pas sans risque. Quelques mois de consommation régulière et la dépendance s’installe rapidement avec ses ravages.

Risques de surdose et de dépression respiratoire

Face au succès grandissant du purple drank auprès des jeunes, l’Agence nationale de sécurité du médicament a fait part de son inquiétude. Les risques liés à cette mixture sont nombreux. Chez les consommateurs dépendants, l’arrêt de la consommation engendre de fortes douleurs. De plus, celles-ci sont accompagnées d’une incapacité à trouver le sommeil pendant quatre à cinq jours.

Par ailleurs, la consommation de purple drank augmente le risque de surdose et de dépression respiratoire chez les personnes qui transforment plus rapidement la codéine en morphine. Cela concerne 6 à 8% de la population. Plus exposés, ces « métaboliseurs ultrarapides » de codéine mettent souvent leur santé en danger sans qu’ils en soient conscients.

Pour remédier à la situation, la tendance est vers l’interdiction de la vente de médicaments à base de codéine sans prescription médicale. Cette mesure viendrait renforcer le Code de santé imposant au pharmacien le refus de vendre un médicament s’il juge cet acte contraire à la santé du patient. D’ailleurs, la commission des stupéfiants a émis un avis dans ce sens. 

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La Rédaction

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