Ebola : lancement du premier essai clinique d’un vaccin expérimental

Alors que le cap des 1 500 morts a été dépassé, les recherches en vue de mettre au point un vaccin contre le virus Ebola s’accélèrent. Les Etats-Unis vont démarrer début septembre le premier essai clinique d’un vaccin expérimental, selon une procédure accélérée.

« Une urgence de santé publique »

Le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 26 août fait état de 3 069 cas dont 1 552 morts depuis le début de l'année, dans les quatre pays d’Afrique de l’Ouest touchés par Ebola (Liberia, Sierra Leone, Guinée et Nigeria).

D’après l’organisation, le nombre total de cas pourrait à terme dépasser les 20 000. Son objectif est donc d’ « inverser la tendance de nouveaux cas et de nouvelles zones infectées d’ici trois mois, de stopper la transmission dans les capitales et les grandes villes portuaires, et de stopper toute transmission résiduelle d’ici six à neuf mois ».

Cette épidémie constitue « une urgence de santé publique », a souligné le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), qui fait partie du NIH (National Institutes of Health).

10 000 doses pour les populations à risque

Une dotation de 2,8 millions de livres (3,5 millions d’euros) provenant de plusieurs fondations et organisations britanniques devrait permettre de commencer le premier essai clinique, après le feu vert des comités d’éthique.

Il débutera dès la semaine prochaine aux Etats-Unis, près de Washington. Il s’agit bien d’un vaccin préventif (et non d’un sérum thérapeutique) qui sera administré à une vingtaine de personnes non infectées, afin de déterminer son innocuité et sa capacité à induire une réponse immune adéquate.

D’autres études cliniques du même vaccin suivront dans les prochaines semaines au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali. Les centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont par ailleurs entamé des discussions avec le Ministère nigérian de la Santé pour mener une étude clinique avec des volontaires nigérians sains. Le vaccin élaboré  à partir de trois précédents vaccins expérimentaux testés chez des humains en 2003 sera administré à plus d’une centaine de volontaires au total.

Si ces premiers essais sont concluants, la dotation permettra aussi de lancer la fabrication de 10.000 doses supplémentaires de vaccin. Ces doses pourraient être immédiatement disponibles pour un programme de vaccination d'urgence destinées aux communautés les plus à risque.

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