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Privation de sommeil, remède contre la dépression sévère

Rédigé par , le 16 January 2018 à 11h51

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La privation de sommeil et la dépression.

La privation de sommeil et la dépression.

Selon une étude publiée dans le journal Sleep, la privation de sommeil a des effets délétères sur l’organisme. Une seule nuit blanche est suffisante pour stresser le système immunitaire. Paradoxalement, elle est bénéfique chez les personnes qui souffrent d’une dépression sévère. Comprendre ce phénomène permettrait de développer de nouveaux traitements. 

Une efficacité spectaculaire pour un soulagement temporaire

Depuis les années 1960, le traitement de la dépression sévère par la privation de sommeil fait l’objet de nombreuses recherches médicales. Son efficacité contre cette maladie qui manque d’options thérapeutiques est reconnue par les spécialistes. En dépit de la fatigue engendrée par le manque de sommeil, la nuit blanche possède pourtant certaines vertus. Elle peut notamment générer une énergie légèrement euphorisante.

D’après une méta-analyse réalisée par le Pr Philip Gehrman de l’Université de Pennsylvanie, cette propriété de la nuit blanche permet d’atténuer les symptômes de la dépression. Efficace chez 50% des déprimés, ce traitement naturel offre l’avantage de produire un effet immédiat. Que la privation de sommeil soit partielle ou totale, l’efficacité reste la même.

A titre de comparaison, le traitement traditionnel par antidépresseurs n’améliore la dépression sévère chez un patient mutique qu’après seulement quatre à six semaines. Les bénéfices de la privation de sommeil ne sont toutefois que passagers. Ils disparaissent dès que la personne se rendort. Cela s’expliquerait par l’horloge biologique interne, déréglée chez les déprimés, mais réinitialisée par la nuit blanche.

Un traitement compliqué et encore difficile à mettre en place

Traiter la dépression sévère par la privation de sommeil engendre en plus diverses contraintes. Outre le caractère temporaire de ses bénéfices et malgré sa simplicité apparente, ce traitement est compliqué à mettre en place. En premier lieu, il est indispensable d’hospitaliser le patient pendant 36 heures. Ensuite, la présence d’infirmières formées est nécessaire pour assurer une surveillance rapprochée et permanente.

Cependant, le principal défi est de trouver le moyen de prolonger les bénéfices de la privation du sommeil chez les patients atteints de dépression sévère. Les chercheurs explorent plusieurs pistes comme la luminothérapie, une thérapie consistant à exposer les déprimés à une lumière intense le matin. D’autres alternatives sont en cours d’étude telles que la stimulation cérébrale magnétique et l’électro-convulsivothérapie.

La dépression demeure à l’heure actuelle une maladie sous-traitée. Le traitement classique est la prescription d’antidépresseurs. Or, ces médicaments provoquent des effets secondaires. De plus, les doses prescrites et la durée du traitement sont souvent inadéquates. Par ailleurs, il est impossible de prédire leur efficacité, car chaque patient réagit de manière différente aux antidépresseurs. 

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La Rédaction

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