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L’anhédonie musicale ou l’insensibilité à la musique

Rédigé par , le 16 January 2017 à 12h09

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entre 3 et 5% de la population serait atteint d'anhédonie musicale

entre 3 et 5% de la population serait atteint d'anhédonie musicale

L’anhédonie est fréquemment observée dans certaines maladies psychiatriques. Il s’agit d’un symptôme médical qui se caractérise par l’incapacité ou la perte de la capacité à ressentir des émotions positives. En 2013, des neurologues ont découvert l’existence d’une anhédonie à la musique empêchant d’éprouver du plaisir à l’écoute d’un morceau.

Un problème de manque de connectivités du cerveau

L’anhédonie musicale est très spécifique. Les personnes affectées peuvent être des individus totalement sains sur le plan sanitaire et émotionnel. L’écoute de la musique ne leur procure simplement aucune expérience émotive ni le moindre plaisir, peu importe la mélodie. D’après les estimations, 3 à 5% de la population seraient touchés par ce problème.

Le Pr Robert Zatorre et son équipe sont à l’origine de cette découverte. En menant une étude sur les relations entre la musique et le cerveau, ils ont établi que l’anhédonie musicale est due à un manque ou une absence de connectivités cérébrales entre la zone qui traite les sons et la zone de la récompense, même si celle-ci fonctionne normalement.

Ces résultats ont été confirmés par une deuxième étude réalisée par Josep Marco-Pallarés de l’Université de Barcelone. Il a observé le cerveau et enregistré les constantes physiologiques pour mesurer l’intensité des émotions éprouvées par les participants. Il en est ressorti que les personnes souffrant d’anhédonie musicale arrivent à catégoriser la musique. Par contre, elles ne présentent aucun ressenti émotionnel.

Une meilleure compréhension du système de récompense

Le Pr Hervé Platel, neuropsychologue à l’Université de Caen et spécialiste du traitement de la musique par le cerveau, a poussé encore plus loin ses recherches sur l’anhédonie musicale. Il a réalisé une étude sur 45 volontaires aux profils bien définis et répartis en trois groupes. Le premier était constitué d’hyperhédoniques, le second d’anhédoniques et le dernier de personnes aux réactions normales.

Outre l’écoute de musique, le Pr Hervé Platel a soumis les participants à un jeu de poker. Il a constaté que les personnes anhédoniques à la musique sont sensibles au jeu d’argent. De plus, il a relevé une baisse marquée de la connectivité fonctionnelle entre la zone de traitement des informations sonores et de la zone de la récompense.

Cette étude suggère l’existence de différentes voies vers la récompense pour des stimuli variés chez chaque personne. Pour le Pr Robert Zatorre, co-auteur des deux publications, cela permet de comprendre la variabilité individuelle dans le fonctionnement du système de récompense et d’élaborer des thérapies contre des troubles comme la dépression et l’apathie. 

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La Rédaction

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