Sarcopénie, la perte de muscles avec l’âge

La masse et la force musculaires d’un individu se réduisent inéluctablement avec l’âge. Ce phénomène est connu sous le nom de sarcopénie, un syndrome gériatrique qui, en évoluant avec le temps, affecte les performances physiques de la personne concernée. Généralement, cette maladie survient chez les 70 ans et plus.

Fonte musculaire liée à une perte de motoneurones

Découverte en 1988 par Irwin Rosenberg, la sarcopénie n’a été reconnue par l’Organisation mondiale de la santé dans sa classification des pathologies qu’en 2016. Son mécanisme reste encore méconnu. Or, plus d’une personne âgée sur dix serait concernée par cette maladie qui se caractérise par la réduction de la masse musculaire et évolue vers la diminution de la force musculaire.

D’après une étude menée conjointement par des chercheurs des universités de Manchester et de Waterloo, la sarcopénie serait liée à une dénervation. En comparant les cuisses d’hommes de 65 à 90 ans avec celles de 18 à 40 ans, ils ont constaté une perte de motoneurones. Ce sont les nerfs qui arrivent sur les muscles et provoquent leur contraction.

Plus précisément, les chercheurs ont réalisé une comparaison du volume musculaire par IRM et de l’impulsion électrique par électromyographie. Les résultats ont révélé un nombre moins élevé de motoneurones chez les personnes âgées. Néanmoins, ils ont remarqué un mécanisme de compensation chez certains séniors. Celui-ci se traduit par une hausse de la taille des unités motrices.

Rôle fondamental des cellules-souches musculaires

Pour de nombreux chercheurs, cette étude anglo-canadienne ouvre de nouvelles perspectives. Ils s’intéressent en particulier aux possibilités de récupération des unités motrices. Le nombre de cellules-souches musculaires entre 70 et 75 ans est en effet dix fois inférieur à celui à l’âge adulte. Pourtant, elles sont nécessaires pour assurer le renouvellement des cellules musculaires dont les noyaux ont une durée de vie de 10 ans.

A ce jour, il n’existe aucun traitement médical contre la sarcopénie. Le moyen de prévention recommandé est la pratique régulière d’exercices physiques. Deux types d’activités physiques sont préconisés. Le premier regroupe des exercices d’endurance visant à optimiser l’équilibre et renforcer la capacité cardio-respiratoire de la personne. Le deuxième concerne les exercices de musculation.

La nutrition joue également un rôle primordial dans la prévention de la sarcopénie. Plusieurs études ont montré qu’un apport protéique élevé permet de ralentir la survenue de la maladie. Les chercheurs conseillent un apport en protéines équivalent à 80% des apports nutritionnels journaliers. Comme la vitesse d’absorption est un facteur influent, les protéines rapides sont à privilégier.