Maladies cardiovasculaires de la femme, risque sous-estimé

Touchant désormais les plus jeunes, les maladies cardiovasculaires de la femme constituent à l’heure actuelle un problème de santé publique. Elles souffrent encore de retard de diagnostic en dépit des nombreux progrès dans le domaine de la médecine. Elles représentent la première cause de mortalité chez la gent féminine. 

Des symptômes atypiques mal interprétés et préjudiciables

Depuis quelques décennies, les maladies cardiovasculaires de la femme sont devenues un vrai fléau mais encore largement sous-estimées. Tous les ans, le cancer du sein fait dix fois moins de victimes que l’accident vasculaire cérébral, l’artériosclérose, l’hypertension, l’infarctus du myocarde et l’insuffisance cardiaque. En plus d’être moins bien dépistées, les femmes ne sont pas toujours conscientes des risques auxquels elles s’exposent.

La situation actuelle s’explique d’une part par les idées reçues. Beaucoup perçoivent les maladies cardiovasculaires comme des maladies typiquement masculines. Ainsi, les femmes sont plus vigilantes pour leurs maris mais font moins attention à leurs propres risques. Une étude menée sur 5 000 femmes pour la fondation Ajila a révélé qu’elles ne connaissent même pas leur taux de cholestérol et leur glycémie.

D’autre part, les symptômes des maladies cardiovasculaires sont atypiques chez les femmes et fréquemment mal interprétés par les médecins. Chez les hommes, celles-ci se manifestent par des douleurs au thorax. Par contre, les nausées, les sueurs froides, le sentiment d’anxiété et les difficultés respiratoires sont des signes annonciateurs chez les femmes.

Une mauvaise hygiène de vie aux conséquences dramatiques

Si le taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires est en net recul sur les 20 dernières années, les femmes n’en profitent pas pour autant. En cause, elles paient au prix fort un mode de vie comparable à celui des hommes les exposant à plus de risques. En 10 ans, le tabagisme féminin a par exemple augmenté de 30%.

Par ailleurs, l’idée selon laquelle l’œstrogène leur procure une protection efficace contre les maladies cardiovasculaires leur porte souvent préjudice. Cet effet protecteur existe bien mais jusqu’à la périménopause. De plus, celui-ci est affaibli par une mauvaise hygiène de vie. Plus néfastes chez les femmes, les facteurs de risque comme le stress, la sédentarité, l’obésité et le diabète aggravent encore plus leur cas.

La journée mondiale de la femme représente ainsi la meilleure occasion pour sensibiliser les femmes sur les risques des maladies cardiovasculaires. Des recommandations spécifiques ont été publiées pour une prise de conscience. En matière de prévention, il est notamment prescrit de limiter l’apport en sel, de faire du sport et d’arrêter de fumer.