Recommandation pour un retour à l’obligation vaccinale

Un des piliers de l’action de santé publique contre les maladies infectieuses, la vaccination fait l’objet d’une défiance au sein de la population depuis quelques décennies. Les vaccins sont victimes de leurs propres succès. Un Comité d’orientation a ainsi été mis en place pour apporter des solutions à cette désaffection. 

Une mouvance anti-vaccination en constante progression

La vaccination reste à l’heure actuelle le moyen de prévention le plus efficace contre un grand nombre de maladies infectieuses telles que le tétanos, la méningite et la rougeole. Les vaccins permettent de se protéger soi-même mais aussi de protéger les autres, surtout les personnes les plus sensibles comme les personnes âgées, les femmes enceintes et les nourrissons.

En France, la vaccination a permis d’éradiquer des maladies telles que la diphtérie, la variole et la poliomyélite. Pourtant, les experts s’inquiètent du recul de la couverture vaccinale dans le pays. La mouvance anti-vaccin a fortement progressé depuis 2000. Elle use de démagogie cognitive pour remettre en cause des faits scientifiquement validés.

La confusion entre vaccins obligatoires et vaccins recommandés constitue une autre raison à cette méfiance de la population. De plus, l’obligation vaccinale entraine chez certains parents un sentiment de dépossession de leur droit de décider. En retour, ils cherchent à surévaluer les risques possibles de la vaccination comparés aux bénéfices apportés. Ils conçoivent plus ainsi les conséquences de leurs actions que de leurs inactions.

Pour une levée de l’obligation vaccinale sur le long terme

A ce jour, la France et l’Italie restent les seuls pays européens à avoir maintenu l’obligation vaccinale. Or, la couverture vaccinale est bien meilleure dans les pays qui l’ont abandonnée. Dans le cadre de la modernisation de la politique vaccinale française, le Comité d’orientation a ainsi émis des recommandations avec pour objectif à long terme de supprimer les vaccins obligatoires.

Une de ces préconisations porte sur un élargissement temporaire du caractère obligatoire des vaccins recommandés de l’enfant. Selon Alain Fischer, professeur d’immunologie pédiatrique et président du Comité d’orientation, cela est indispensable jusqu’à une prise de conscience de la population sur l’importance et la nécessité de la vaccination pour la protection individuelle et la prévention collective.

En contrepartie, le Comité d’orientation recommande la prise en charge intégrale du coût des vaccins par la collectivité et des stocks de vaccins par l’Assurance maladie. Par ailleurs, le Pr Alain Fischer préconise de regrouper sur un seul site les informations sur la vaccination et de faciliter le parcours en autorisant à vacciner d’autres professionnels comme les pharmaciens.