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Être parents autrement

Rédigé par , le 29 May 2014 à 08h00

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Il existe plusieurs méthodes alternatives à la parentalité naturelle : le don de gamètes, la gestation pour autrui ou encore l’adoption. Dans cet inconditionnel désir d’un enfant, il ne faut pas oublier de penser à son intérêt, qui doit primer avant toute chose. 

Le don de gamètes pas assez étendu en France

La plupart des couples qui doivent faire face à l’infertilité choisissent de partir à l’étranger pour bénéficier d’un don de gamètes. Cela correspond à environ 400 à 500 naissances par an selon l’association Maïa, qui soutient et accompagne les couples souffrant d’infertilité.

Pourtant, la France est tout aussi performante en la matière. Seulement, nous manquons de dons, notamment de dons d’ovocytes. Donner ses gamètes implique de faire des examens préliminaires : un bilan de santé complet et entretien avec un psychologue ou un psychiatre pour réfléchir autour du don. Bien qu’il n’y ait pas de limite d’âge, en règle générale le don de sperme n’est plus accepté au-delà de 60 ans. Pour la femme, plus la procréation est tardive, plus la qualité de l’ovocyte (cellule sexuelle de la femme susceptible de se transformer en ovule) diminue.

De plus, le don en France n’est pas rémunéré, contrairement à l’Espagne par exemple, même si dans certains cas les donneuses peuvent bénéficier de la prise en charge des frais occasionnés. Les procédures sont lourdes et compliquées et on déplore surtout un grand manque d’information et de communication autour du don de gamète. Ce n’est que depuis la promulgation de la loi bioéthique de 2011 que les femmes qui n’ont pas encore eu d’enfants sont autorisées à donner leurs ovocytes. La loi explique aussi que le don est et doit rester anonyme et doit se faire sur la base du volontariat, sans aucune pression extérieure.  

L’exemple de la GPA au Royaume-Uni

Chez notre voisin d’outre-manche, la GPA est autorisée dans quatre cas. Premièrement, il faut que le couple prétendant soit un homme et une femme. La GPA est autorisée si l’infertilité féminine est physiquement prouvée, si elle a dû subir un retrait d’utérus (hystérectomie) ou si son utérus n’est pas fonctionnel.

En France, la gestation pour autrui n’est autorisée dans aucun cas. Le Dr Thierry Harvey,  gynécologue obstétricien, plaide pour son autorisation dans un cadre législatif très encadré. Dans l’Hexagone, des femmes auraient envie de rendre ce service car elles aiment être enceintes mais ne veulent pas forcément élever d’enfants pour autant.

Pour autant, il y a un grand débat d’éthique autour de la GPA. Certains dénoncent un risque d’exploitation des femmes les plus démunies, une marchandisation du corps humain. D’autres craignent que la motivation de l’argent dépasse celle du désir d’aider. A contrario, certaines études aux Etats-Unis prouvent que les mères porteuses sont poussées par la relation entretenue avec les parents et aiment se sentir valorisées par ces derniers, comme une reconnaissance.

Penser avant tout à l’intérêt de l’enfant

Même si le désir d’enfant est inconditionnel, cela ne doit pas se faire au détriment de ce dernier. Le professeur Jean-Philippe Wolf s’élève contre ce qu’il appelle le « jusqu’au bout-isme », la volonté de toujours vouloir tout faire avec ses propres gamètes. Le stress engendré par toutes les démarches vont être ressenties par l’enfant. L’adoption est une option qu’il ne faut pas oublier, même si la science offre aujourd’hui de nouvelles possibilités pour les personnes souffrant d’infertilité.

En cas de dons de gamètes, l’anonymat est la première condition à toujours respecter. Il est nécessaire de communiquer avec son enfant, en lui expliquant qu’il ne sera pas possible de savoir qui sont ses géniteurs. Rappelons par aillleurs que l’identification parentale se fait par rapport à ceux qui nous ont élevés et non ceux qui ont donné leur sperme ou ovocyte. 

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L'auteur
Emmylou Drys

Emmylou Drys

Rédacteur

Bio

Emmylou Drys est rédactrice, spécialisée dans les questions médicales.Voir plus

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