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La musique, une drogue auditive pour le cerveau

Rédigé par , le 27 February 2017 à 12h05

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La musique active les mêmes mécanismes cérébraux que la drogue ou le sexe

La musique active les mêmes mécanismes cérébraux que la drogue ou le sexe

Depuis plusieurs années, les scientifiques s’intéressent de plus en plus aux effets positifs de la musique sur les malades. Ils ont notamment découvert que celle-ci adoucit le vécu et les suites d’une intervention chirurgicale. Récemment, des chercheurs ont aussi constaté que la musique agit sur le cerveau comme une drogue. 

De nouvelles perspectives dans le traitement des addictions

L’étude réalisée par les chercheurs de l’Université McGill de Montréal a permis de découvrir que l’écoute de la musique déclenche les mêmes mécanismes chimiques cérébraux activés par la consommation de drogue ou le plaisir sexuel. A terme, cela aiderait les spécialistes à mieux comprendre les addictions et mettre au point des traitements plus efficaces.

Selon les résultats de cette étude parus dans la revue Scientific Reports, la musique active les circuits de la récompense au niveau du cerveau. Afin d’arriver à cette conclusion, le Pr Daniel Levitin et son équipe ont créé une anhédonie musicale temporaire. Ils ont bloqué les opioïdes cérébraux en administrant aux participants de la naltrexone, médicament contre la dépendance à l’alcool et les opiacés.

Ensuite, les chercheurs ont observé et mesuré les réponses des participants à l’écoute de leurs morceaux préférés. Quel que soit leur style musical, ces derniers n’ont éprouvé aucun plaisir. Cela prouve bel et bien que les opioïdes endogènes jouent un rôle primordial dans le ressenti d’émotions positives ou négatives quand une personne entend une musique.

Des actions similaires mais avec peu de risque pour la santé

Les ressentis des participants à cette expérience divergent mais sont tout aussi fascinants. Si certains ont reconnu leurs chansons favorites, ils n’ont pas éprouvé les sensations habituelles en les écoutant. Par ailleurs, d’autres ont avoué n’avoir eu la moindre émotion malgré qu’ils aient apprécié les morceaux diffusés.

D’après le Pr Daniel Levitin, ces résultats confirment l’hypothèse que la musique utilise les mêmes circuits cérébraux de la récompense que pour la nourriture, la drogue et le sexe. Par contre, une éventuelle addiction à la musique ne présente aucun danger pour la santé sauf le risque d’une baisse de l’audition pour les personnes qui aiment écouter de la musique à fond et ne limitent pas le volume.

Pour Salah El Mestikawy, chercheur en neurosciences au CNRS, l’explication de l’addiction à la musique se situerait au niveau même du fonctionnement du cerveau. Le son étant en partie électrique, il entre en résonance avec les oscillations cérébrales. Heureusement, l’envie irrépressible d’écouter de la musique peut être rapidement contrôlée selon le porte-parole de SOS Addiction, le Dr Laurent Karila. 

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