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Abus d’alcool et risque accru de démences précoces

Rédigé par , le 23 February 2018 à 12h20

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Alcoolisme et démence précoce

Alcoolisme et démence précoce

D’après une étude publiée dans la revue Lancet Public Health, l’alcoolisme est la principale cause de démences avant 65 ans. La consommation excessive et régulière d’alcool multiplie par trois le risque de démences précoces en général et par deux le risque de développer des pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. 

Des dommages neurologiques et cognitifs irréversibles

Cette étude a été réalisée par une équipe de scientifiques de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale avec la société d’analyse statistique, Transnational Health Economics Network. Ils se sont basés sur les données collectées dans les hôpitaux français de 2008 à 2013, concernant 57 353 cas de démences précoces.

Les résultats font état de dommages permanents au niveau du cerveau. Les auteurs de l’étude estiment que la consommation abusive d’alcool est le premier facteur de risque de démences précoces devant le tabagisme et l’hypertension artérielle. Une autre étude parue dans la revue Addiction a déjà démontré un lien entre consommation d’alcool chronique et altérations de la matière blanche et de la matière grise.

Outre les modifications anatomiques de la structure du cerveau, Bruce Pollock, vice-président à la recherche du Centre for addiction and mental health, rappelle aussi que la consommation excessive d’alcool entraine des lésions cognitives irréversibles. Il est utile de mettre en œuvre le plus tôt possible les soins primaires pour traiter les troubles liés à l’alcoolisme.

Des mécanismes encore mal connus pour les chercheurs

A ce jour, les chercheurs ignorent encore le lien de cause à effet entre consommation abusive d’alcool et survenue précoce de démences. L’hypothèse privilégiée est que l’alcool a un effet neurotoxique direct, ce qui provoque des lésions structurelles et fonctionnelles permanentes au cerveau. Cependant, ils explorent d’autres pistes comme les problèmes cardiaques causant une démence vasculaire, ou encore un faible niveau d’éducation.

Cette étude a permis d’établir que sur les 57 353 cas de démences précoces, près de 60% sont directement associés à des lésions cérébrales dues à l’alcool ou à une consommation excessive d’alcool. Par ailleurs, le nombre de cas de démences, précoces ou non, chez les alcooliques est trois fois supérieur à celui observé dans la population générale.

Cette publication prouve une fois de plus les dangers d’une consommation abusive d’alcool. Des mesures supplémentaires devraient être adoptées pour réduire le risque de démences dont le coût pour la société et les pouvoirs publics est élevé. De plus, une consommation excessive d’alcool est associée à une baisse de 20 ans de l’espérance de vie. 

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La Rédaction

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